LA SANTÉ ET LE BIEN-ÊTRE DANS LA CITÉ DES DONNÉES
La Cité des données prend soin de ses habitants en adaptant son architecture et ses activités aux problématiques de santé.
Elle se prépare au pire grâce à des simulations de catastrophes
naturelles ou d’épidémies exceptionnelles, sans oublier les incidents du
quotidien.
L’urbain connecté pourrait bien, lui-même, menacer la santé de ses
habitants tant son côté paternaliste impose ce que devrait être une vie
saine.
LE TOUT-CONNECTÉ AU SERVICE DE LA SANTÉ PUBLIQUE
La Cité veille à la qualité de son air avec un contrôle des niveaux de particules : elle régule automatiquement les flux de personnes et d’activités selon les niveaux de pollution par des redirections intelligentes ou des verrouillages de rues. Elle a mis en place une réglementation et une tarification adaptatives et à la volée pour réduire les pics de pollution : les activités et les transports les plus polluants sont taxés, et davantage que ceux qui sont propres.
LA VILLE RÉSILIENTE
Par la collecte et l’analyse des données des habitants, le Centre Hospitalier de Bien-être Urbain dispose d’une connaissance affinée des pathologies actuelles et développe des compétences dans la détection des maux urbains à venir. La ville est orientée vers la prévention et capable de se reconfigurer, en termes de flux et d’objectifs, pour aider les citoyens à garder une bonne santé, notamment en leur suggérant des activités vertueuses.
UNE BASE DE PROFILS SANITAIRES
La captation des données de santé se destine en priorité aux institutions publiques. Mais l’ensemble des capteurs de la ville permet aussi d’affiner les profils sanitaires des différents citoyens – selon leurs modes de déplacement, les restaurants qu’ils fréquentent, leurs activités physiques – au profit d’acteurs du secteur privé de la santé.
DES MÉTHODES « BESTIALES »
L’infrastructure urbaine connectée déploie aussi de nouvelles fonctionnalités telles que l’usage d’odorama : pour rendre la ville plus vivable, certaines zones sont soumises à la diffusion d’odeurs et de phéromones qui “apaisent” la population. Elles permettent aussi de réguler l’occupation de l’espace, selon que ces odeurs sont répulsives ou attractives. La ville nous prendrait-elle pour du gibier?
QUAND LA VIE DÉPASSE L’ANTICIPATION
La Cité s’est préparée à gérer les situations d’urgences en étant capable de répondre aux catastrophes – par exemple les épidémies – grâce à la production de scénarios d’anticipation et à des efforts de simulation permanente. Cependant, les situations sont toujours plus subtiles et complexes que ce que les données permettent de prévoir, et aucun des modèles prédictifs ne s’est pour l’instant réalisé.
L’AUTOMATISATION EST REINE
Les plus sceptiques constatent que les efforts accordés à la protection des humains sont bien en deçà de ceux accordés aux soins des machines. Il s’agit de préserver l’infrastructure connectée avant les hommes, puisque la santé des ces derniers dépend du bon fonctionnement de la première.
Malgré les promesses répétées, l’infrastructure automatisée de la Cité des Données connaît des ratés, autant de nuisances au bien-être urbain. Entre bug et hacking, on note une recrudescence des accidents et des collisions entre systèmes intelligents et piétons. Certains se souviennent d’un important carambolage en périphérie de la Cité : la collision entre deux véhicules de transports autonomes, causée par une mauvaise coordination des mises à jour entre deux systèmes de constructeurs différents. Ceci soulève le problème croissant du manque d’interopérabilité entre les systèmes, incapables de dialoguer. Les fabricants préfèrent en effet promouvoir leurs formats respectifs, quitte à verrouiller des solutions propriétaires. Ainsi, de nombreux systèmes urbains d’aide aux personnes tombent trop souvent en panne, menaçant la santé des habitants les plus fragiles. Les autorités doivent encore se prononcer sur l’impératif de “désmartification” des systèmes, pour les rendre moins vulnérables aux bugs et aux attaques, et ainsi améliorer véritablement la vie des citadins.