LA VILLE UN PEU TROP INTELLIGENTE

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UNE VILLE INVISIBLE, PARSEMÉE D’OMBRES NUMÉRIQUES

La ville intelligente est, au final, si diffuse qu’elle en devient presque invisible. Il suffit pourtant de prêter l’oeil pour en voir les coutures et les frontières. Des signes trahissent la présence de cette autre ville à laquelle on accède aujourd’hui par des objets du quotidien devenus connectés : les téléphones bien entendu, mais aussi d’autres plus étonnants tels que des parcs publics proposant une connexion Wi-Fi.
Chacune de nos actions dans la ville se trouvera bientôt traduite en données numériques pouvant être archivées et recoupées aidant à mieux connaître la ville et ses habitants. De même, les lieux physiques, publics comme privés, possèdent leur ombre numérique en ligne. Plus qu’une simple trace numérique, chaque lieu tend à avoir son alter ego en ligne que l’on peut aussi visiter et avec lequel il est possible d’interagir.

ASSUJETTISSEMENT DES CITOYENS

Une ville intelligente est fortement dépendante de ses prestataires pour son développement et sa maintenance. Les systèmes intelligents proposés par les opérateurs privés se comportent comme des boîtes noires hermétiques à un certain droit de regard. Le grand public ignore aujourd’hui la manière dont les algorithmes influencent les décisions publiques ou façonnent l’accès aux services publics. Un exemple marquant : le cas des poubelles connectées RENEW installées à Londres, dont on ignorait leur capacité à collecter les données des smartphones des passants sans leur autorisation.

DES ALGORITHMES LOIN D’ÊTRE INNOCENTS

La culture, voire le culte, de la décision fondée sur les données prend racine dans une confiance excessive qu’on peut leur accorder. Tout quantifier et tout calculer apparaît comme un moyen rationnel de résoudre des problèmes sociaux. Si avoir recours à un algorithme semble rassurant, car objectif, pour autant ce dernier est souvent loin d’être neutre dans son fonctionnement. Ces formules intelligentes et élaborées intègrent en leur sein les valeurs et les idéologies de leur créateur. Ainsi, elles reposent souvent sur une vision tronquée ou orientée de la société, leur ôtant tout caractère impartial.

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Des initiatives, comme FLAWS OF THE SMART CITY, invitent les décideurs publics, les citoyens et les entreprises à réfléchir à ces dilemmes de la ville connectée et notamment à la question des données. C’est aussi le point de départ de l’atelier La Cité des Données, qui propose aux participants d’imaginer le futur d’une Cité sous l’influence de différents algorithmes et autres données.

UNE SURVEILLANCE OMNIPRÉSENTE

Avec ses capteurs intégrés aux rues, la Smart City est placée sous une surveillance continue; épiée par les autorités publiques et les intérêts commerciaux. Avec des systèmes comme l’OPS CENTER, qui surveille en temps réel la ville de Rio de Janeiro au Brésil, être capable de suivre et d’enregistrer n’importe quelle activité marque la fin de l’anonymat promis par la rue et sa foule.
Pour répondre à ces craintes, CV DAZZLE propose une forme de camouflage cosmétique afin de déjouer la reconnaissance faciale.